Hier, je suis allée me renseigner sur des cours de yoga. Le yoga, c'est fantastique, ça permet d'être plus en harmonie avec le monde qui nous entoure, d'évoluer vers la plénitude. Je crois vraiment que le yoga peut nous aider à devenir de meilleures personnes.
En plus, Marie Claude, la prof, est vraiment sympathique, avenante, souriante - quand je vous dis que le yoga aide à s'épanouir...
Une fois mes renseignements pris, je suis retournée à ma voiture, prête à continuer ma route sur la voie de la spiritualité. J'ai cherché mes clefs dans mes poches. Dans mon sac à main. Par terre. Mue par une intuition soudaine (le yoga développe aussi le 6ème sens), j'ai regardé le tableau de bord... où pendouillaient les clefs. Sereinement, j'ai fait le tour de la voiture pour constater que les portières étaient toutes soigneusement verrouillées. J'ai respiré profondément. J'ai imploré la sagesse bouddhiste. J'ai puisé en moi la force de garder mon calme et j'ai essayé de trouver une solution, car il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions.
Et là, la vérité m'est apparue. J'ai fait ce que toute personne spirituellement supérieure (comme moi) aurait fait dans ce cas. J'ai saisi la poignée à deux mains, j'ai tiré, poussé et cogné comme une malade en hurlant "Ta mère la grosse bip elle bip des bips" et en filant des coups de pied dans les pneus. Des gens ont commencé à s'attrouper autour de moi. Tu m'étonnes, avec toute cette bonté et cette sagesse zen qui émanaient de moi, ils ont dû me prendre pour le Dalai lama.
Quand j'ai été bien décoiffée et toute rouge, j'ai été demander à la dame du yoga si je pouvais me servir de son téléphone pour passer un coup de fil. "Pas de problème, m'a-t'elle dit dans un grand sourire, quel numéro?". Comme si je connaissais mon numéro, y'a même pas le bon nombre de chiffres dedans. J'ai regardé la fanatique de cette discipline de mous du cerveau et du ..., j'lui ai fait mon plus mauvais rictus et je me suis cassée de chez cette bip de mes bip avec sa bienveillance de bip.
J'ai commencé à marcher pour aller chercher une des quatre (!) clés de rechange que je possède, une de celles que Patrice m'avait conseillé de toujours garder dans mon sac à main. Rapport à ce que cette histoire de clés, ce serait soi-disant chronique chez moi. Oui mais au moins avec la Twingo on pouvait passer par le coffre (qui avait la bonne idée d'être cassé). J'veux ma MagicTwingo. L'autre voiture, là, elle pue. Comme mes petits petons dans mes chaussures qui me font mal parce que j'ai pas mis de chaussettes parce que je pensais pas devoir me taper 6 km à pied.
En marchant, (tout en insultant à voix basse les gens)(mais sereinement, hein, parce que je suis zen-bouddha friendly et tout ça, on est d'accord), je révise mon air de chien battu pour faire culpabiliser Patrice. Je révise même le dialogue qui suivra mon arrivée:
Moi, l'air abattu: "Amouuuuuuuuuur, il m'est arrivé quelque chose d'HORRIBLE."
Lui, inquiet: -Qu'est ce qui se passe?
-J'étais en train de sortir de la voiture, quand une vieille dame à coté de moi est tombée, alors je me suis précipitée pour la secourir en laissant les clés sur le contact et quand je suis revenue à la voiture, baaam, un grand coup de vent a claqué la portière, et je pouvais pas t'appeller, pas de téléphone, et maintenant il faut que je retourne à la voiture je suis maaaaaaaaaalheureuse.
-Mais mon amour, je vais y aller pour toi, repose-toi plutôt.
-Non, non, c'est ma responsabilité, c'est à moi d'y aller...
-Mais non, regarde, je suis déjà parti, à tout de suite.
Quel amour mon mari. Et, moi hop, je me colle sur le canapé pour finir la glace caramel vanille pacane, ni vu ni connu.
J'en étais à me demander si je devrais pas rajouter quelques larmes (pour la crédibilité et parce que j'avais réussi à me convaincre moi-même de mon histoire) quand je suis arrivée chez moi.
Je sonne. Pas de réponse. Il est pas là. Cet espèce de gros bip de bip de bip bip bip bip d'obsédé de ses muscles à la bip a décidé d'aller faire son footing. Comme je suis toujours aussi zen et spirituellement supérieure, je hurle que je le déteste, que je l'ai toujours détesté et que je le détesterai TOUJOURS.
Et il a même oublié de fermer la porte arrière. Je rentre, prends mes clés, change de chaussures (j'ai non seulement les pieds qui puent mais aussi des ampoules de partout) et je repars vers la voiture.
Quand je rentre, 1H30 plus tard, Patrice me demande gentiment "Alors, ces cours?"
....
....

(C'est pas comme si je l'avais vraiment haineusement et copieusement insulté et maudis jusqu'à la dixième génération, c'est plutôt que ma plénitude a eu un moment d'inattention. Ca arrive même au Dalai Lama il parait.)
En tous cas, le yoga, je crois que je vais arrêter, ça me rend nerveuse.
on ne devient pas spirituel..
RépondreSupprimerc'est un état d'âme
bon courage.... bisous
j'ai bien ri , en tout les cas
muriel