Le Canada possède deux langues officielles, le français et l'anglais, mais hors Québec, l'anglais prédomine largement. Les langues non officielles, chinois en tête, sont en passe d'être plus répandues que le français, qui est la langue maternelle de moins d'un canadien sur six.
Au Québec, la population est très largement francophone, et de nombreuses mesures, dont la fameuse loi 101 sont prises pour lutter contre la montée de l'anglais: les autres provinces s'en moquent, les jeunes ne veulent plus l'apprendre, les montréalais l'oublient... Autant dire que la langue française, c'est un sujet qui fâche, ou tout du moins qui ne laisse pas indifférent...
Par rapport à nous autres, Maudits Français, les québécois sont rarement neutres. Une des réactions les plus courantes est de s'exclamer : on parle mal, nous z'aut'. C'est vrai que la différence entre notre français et leur québécois est nettement perceptible. Au début, soyons honnête, on ricane un peu, mais ça passe vite (même si ça revient souvent, personne n'est parfait)
Voyons tout d'abord quelques caractéristiques de l'accent québécois, accent particulièrement savoureux:
- Le son [oi] se prononce [oé]: "Et toi, comment ça va?" devient "et toé, comment ça va-tu?"
- On rajoute des "tu", partout. "Tu veux-tu v'nir souper, à soir?", C'est-tu ben vrai?" et comble du vice "Voulez-vous-tu prendre une marche avec nous?"
- Le son [a] se transforme en [ô], notamment dans "là, là, tu vois, je suis tannée" qu'on prononcera "lô, lôô, ch'suis tânnée"
- Les fins des mots sont fréquemment élidées: un biologiste devient un biologiss, "c'est correct devient c'est correk" (= c'est bien, c'est passable, c'est vraiment excellent),
- Par souci d'équité, les consonnes disparues réapparaissent de façon aléatoire: "L'artiste qui a tout fait par ici a fait du beau travail" devient l'artisss qui a toutte faitte par icitte a faitte de la belle job", "il fait froid, j'me tiens pas droit et j'ai attrapé le hoquet" devient 'fait frette, j'suis pas drette et à c't'heure, j'ai pogné le hoquette"
- On ajoute des mots inutiles, dont y'a pas personne qui a besoin mais c'est pas grave, avec ou sans, il se passera pas rien, parce que des risques, y'en a pas pantoute.
- Tous les mots sont au féminin (sauf ceux qui le sont réellement): une appareil, une job, une orteil, une avion MAIS un expérience, un idée. Plus perturbant mais un peu plus rare quand même, les mots qui changent de genre au cours d'une même phrase: "La bus-là, il est-tu en retard?"
- On utilise des tournures qui font mal aux oreilles: "Quand qu'on mange de la crème molle, il faut faire vite pour pas s'en pogner d'partout", la fille que je vous parle, elle est top-shapée", "la façon que la question est posée, y'a pas personne qui va pouvoir répondre"
-On ne dit pas "d'taleur" mais "à un madné" (à un moment donné)
- Un célibataire habite tout seul "chez eux", et pourra donc proposer "on prend-tu un verre chez nous?"
- Les pluriels irréguliers font moins leurs intéressants, et on va arrêter tout de suite de monter sur nos grands chevals, ok?
- parce que si on prendrait tout à la lettre, si on ferait tout le temps attention avec les subjonctifs, et tout ça, on aurait pas fini de se casser la tête.
- "si" pour répondre à une question négative n'existe pas. D'où des dialogues obscurs:
Française: - T'en veux plus (de ton délicieux souper que j'ai mis deux plombes à préparer)?
Québécois:- Oui.
F: - Ok, même pas vexée, non, non, sérieux; allez! je débarrasse ton assiette.
Q: - Non, non, je vais finir.
F: - Mais tu viens de dire que tu n'en voulais plus?
Q: - Oui, oui!
F: - Benvoyondon, fous-toi de ma gueule, en plus!
fait que, parfois, on comprend pas tout ce qu'on nous raconte, alors on sourit. (et on sourit beaucoup)
Quelques remarques pour finir...
Il nous est très difficile de comprendre les sketchs d'humoristes, pardon, d'humoriss québécois.
A Montréal, les gens ont beaucoup moins d'accent qu'à Sherbrooke.
Les Québécois qui reviennent de France avec "l'accent de là-bas" sont très mal perçus. Natacha St Pierre et Stéphane Rousseau en sont de bons exemples.
Le joual, en plus d'être incompréhensible, est un terrain miné.
Ma normande de grand-mère me contait que les canadiens du Débarquement parlaient comme ses grands parents.
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